Ode à Féminité du bois de Serge Lutens



Septembre 1992, c’est bientôt la rentrée à la fac, mais j’ai encore quelques jours libres, je vais faire du shopping avec Maman à Montluçon, la plus grande ville de l’Allier, près de laquelle j’habite. Dans la vitrine de la parfumerie indépendante Eva (à cette époque, pas encore de grandes chaînes dans mon département), je te vois, je t’attendais… Féminité du bois !!

Déjà passionnée de parfums à l’époque, j’avais lu dans la presse qui tu étais et qui était ton créateur, même si on parlait surtout de la marque, Shiseido, à l'époque, qui a toujours "chapeauté" Serge dans toutes ses créations. Ce jour-là, je te découvre, ainsi que L’Eau d’Issey, que j’achèterai aussi, mais que je ne conserverai pas très longtemps… pas comme toi !

(Cette année incroyable voit aussi naître Angel… 29 ans après, on peut encore acheter ces 3 magistrales créations. Aimées ou pas, ce n’est pas la question. Une année charnière, 1992 !)

Je tombe sous ton charme tout de suite ! J’ai déjà un goût affirmé pour les boisés, les orientaux, les chyprés, je savais que tu allais me plaire ! Mais tu ne ressembles à rien de connu... ni d'ailleurs de nos jours !

Ton créateur, celui qui t'a désiré et créé, Serge Lutens, parle de toi dans la Revue Nez, en expliquant qu'il avait voulu un « gâteau de bois », j’adore l’idée !

Il s'entoure de grands compositeurs, la formule de Christopher Sheldrake a été terminée par Pierre Bourdon. Il en résulte un départ épicé et légèrement « fruits confits », de la prune en cœur, une overdose de cèdre et à peu près autant de musc… tenace, élégant et sensuel, mais je n’hésite pas à en remettre, ce n’est jamais trop !

Moi qui me shoote encore aujourd’hui à la sciure de bois, quand je taille un crayon, je retrouve cela à chaque pulvérisation première… Tiens, je viens de me rappeler que j’ai passé toute mon enfance à côté d’une scierie… ton créateur voulait, lui, mettre en majesté le cèdre de l'Atlas.

En 2009, tu changes de flacon… il est vrai que tu as gagné en simplicité ce que tu as perdu en sensualité, de ce côté-là… par-contre, beaucoup pensent que ta formule a changé en même temps… non, pas à ce moment-là !

O miracle et bonheur, tu rejoins tes comparses au sein de la collection Lutens, et donc dans mes étagères, je peux enfin te vendre au sein de ma boutique !

Ton Lutens voulait que les femmes s’accordent à porter plus de bois, pari gagné, je te vends bien majoritairement aux dames…messieurs, essayez-le, il vous ira à ravir !

« Taillé » pour durer encore longtemps, et tant mieux, je ne compte jamais t’abandonner…

Prix à la date de l’article : -20% sur la collection noire, à l’année, à savoir 96€ les 50 ml eau de parfum et 144€ les 100 ml.

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