Les livres de parfumerie, mes autres maîtres dans le métier !

Bien avant d’avoir eu les encouragements personnels d’Edmond Roudnitska, de connaître Maurice Roucel « en vrai », de travailler pour Joël Renard ou encore Dominique Ropion chez Dragoco, toute ma connaissance de la parfumerie était théorique, et j’ai appris énormément de mes livres de parfumerie.

Quand je dis « en vrai », pour Maurice, ce n’est pas un vain mot. Pour l’anecdote, quand je lui ai été présentée en août 96, à mon arrivée au labo, ravie de le voir devant moi, je n’ai pas pu m’empêcher de m’exclamer « Oh ! je vous ai vu dans un livre ! ». Et pas seulement vu, d’ailleurs, car je l’ai lu, aussi. J’ai une tendresse toute particulière pour ce livre passionnant et complexe auquel il a participé, « Questions de parfumerie » que j’ai étudié, seule, pour comprendre la création. Il a bien vécu… mais il a aussi reçu une dédicace ! 😉

De maître évidemment, il en est un, le même pour tous, c’est Edmond Roudnitska. Du guide (en double, car remanié !) « Le parfum » de Que sais-je à « Une vie au service du parfum » ou encore ce bouquin passionnant sur sa vie, Mr Roudnitska m’accompagne encore régulièrement.

J’ai rêvé sur mon 1er livre je crois, trouvé dans une librairie de Chamonix, « Histoire du parfum ».

Encore aujourd’hui j’en feuillette quelques-uns et certains n’ont pas vieilli.

Pour ceux qui sont plus datés, c’est tant mieux, ils me parlent de parfums disparus, de bouteilles qui maintenant ont pris de la valeur, et de publicités me rendant nostalgique.

De plus, j’ai longtemps découpé les articles de fond sur la parfumerie et merci aux journalistes de cette époque 1990/2000 avec qui j’ai beaucoup appris également. Je pense en particulier à Maïté Turonnet, qui a écrit un bouquin que j’ai lu et relu, mais aussi à pas mal de plumes ayant trouvé un repos bien mérité de nos jours. Merci mesdames ! (C’est d’ailleurs grâce à elles que j’ai entendu parler pour la 1ère fois d’Annick Goutal ou de JeanLaporte)

J’ai aussi compulsé pendant des années tout ce qui avait trait aux flacons, car c’est un univers qui me fascinait au-moins autant que les parfums.

Si j’en suis maintenant à tenir une parfumerie depuis 15 ans, c’est grâce à eux, en partie ! A chaque fois que je m’y replonge, ne serait-ce que pour les nettoyer, je suis happée par cette passion et plus rien n’existe autour !

Je parle depuis le début de connaissance de l’histoire, en général ou des marques, des matières premières, des personnes et des flacons.

Mais en ce qui concerne ma connaissance des parfums, à cette époque où j’étais lycéenne puis étudiante, elle se faisait sur le terrain, à savoir les parfumeries et grands magasins, dès que c’était possible. J’ai déjà évoqué rapidement le sujet dans mon article à propos des merveilleuses revues Nez. Je furetais dans les boutiques, à Montluçon ou à Paris et achetais pas mal de flacons, dès que mon budget me le permettait.

J’avais mon répertoire de parfums. Je sentais et ressentais, pour aller de la note de tête à la note de fond, et prenais des notes sur l’évaporation… encore aujourd’hui à la boutique, ces notes « enregistrées » dans ma mémoire m’aident pour des recherches, quand on me parle d’un parfum comme Bambou de Weil ou Balahé de Léonard, disparus ou retravaillés depuis.

Pas d’internet ni de blogs à l’époque, mais c’était merveilleux et j’en garde de magnifiques souvenirs. 


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